La Protection Pénale des Valeurs mobilières côtés en Bourse dans la Législation Algérienne et Comparée.

RESUME DE THESE DE DOCTORAT

    HAMZA Abdelouahab.

Thème :

 La Protection  Pénale des Valeurs mobilières côtés en Bourse dans la Législation Algérienne et Comparée.

Premièrement

Introduction : Elle consiste à déterminer et préparer le thème d’un point de vue économico-légal car le marché des papiers financiers en Algérie est relativement naissant, ceci est dû à la nature du système économique qui régnait au lendemain de l’indépendance. L’Etat y dominait tous les aspects de l’activité économique.

Cette option fut renforcée par la mise en place d’un système légal soutenant les projets idéologiques en l’occurrence le régime socialiste qui se caractérise par la nationalisation des moyens de production comme objectif à court terme. Ces principes ont été concrétisés par la constitution de 1976 qui a installé les barrières légales pour empêcher l’économie libérale, le principe de l’unité et l’incessibilité des domaines en est un probant exemple.

Or, un débat public-privé commence à voir le jour après 1988 où apparait la gestion de type privé à travers la restructuration et la réorganisation des établissements et des entreprises publics sous forme de société commerciales par actions privées.

Simultanément avec la révision des politiques de financement économique, la renonciation de l’Etat et l’incapacité des voies bancaires d’assurer le financement nécessaire laissant ainsi libre cours au secteur privé, la bourse et le marché des papiers financiers sont devenus le cadre idéal pour créer le liquide nécessaire et pour garantir le financement économique par l’échange de valeurs mobilières qui y sont enregistrées.

La présence de la bourse dans l’économie de tout pays suppose une économie libérale et un rôle restreint de l’Etat. L’Algérie en cédant au régime socialiste en premier lieu par les réformes de 1988 et celles qui s’en suivent d’où la libération de l’économie nationale, une série de réforme financières ont été lancées concernant la mise en place d’une autorité monétaire indépendante ainsi que la libération de change en dinar, la création d’un marché pour l’échange de valeurs mobilière communément appelé bourse, la privatisation des banques par l’ouverture de leur capital à la participation nationale et étrangères, et aussi la privatisation du secteur des assurances et les autres activités financières.

Si l’Algérie avait déclaré dès la promulgation de la constitution de 1989, d’adopter l’économie de marché qui laisse l’initiative aux privés, ceci ne signifie guère l’absence de l’Etat qui prétend organiser l’activité économique sans y intervenir mais se contente d’exiger certaines priorités économiques à travers le contrôle économique reposant sur l’ordre économique public qui vise deux objectifs essentiels à savoir : L’organisation des activités économiques et la fixation des limites de liberté économique.

La protection des opérateurs et des systèmes d’échange au niveau de la bourse étant nécessaire et primordiale pour assurer la compétence d’un marché de papiers financiers, le périmètre de cette protection a fait l’objet d’un différent dans la jurisprudence et la législation comparée. Certains estiment que la lutte contre les comportements nuisibles au marché financier par la mise en œuvre des décisions stipulant des peines civiles et administratives, est suffisante pour une protection optimale du marché financier, d’autres voient que cette protection n’est pas suffisante, le droit criminel devrait y intervenir pour déployer une protection des crimes sur l’activité du marché des papiers financiers.

Partant de l’opinion estimant que la protection des crimes est plus nécessaire dans le système économique libéral que celui dirigé notamment que les résultats d’enquêtes menées après les événements de la grande dépression de 1929 aux Etats-Unis qui ont montré que l’un des facteur était la manipulation des prix des papiers financiers par les opérateurs à travers l’exploitation des informations avantageuses avant de les mettre à la disposition du public ainsi que l’absence de supervision gouvernementale de l’activité du marché des papiers financiers.

Le législateur algérien a initialement à l’instar des législations comparées décidé de déployer la protection des crimes sur les opérations de bourse à l’effet de protéger le capital d’une part et d’autre part, assurer une transparence des transactions économiques étant donné qu’elles sont la base d’une économie libérale.

Deuxièmement :   

Problématique de la recherche      

Dans cette thèse, nous aborderons le thème de la protection des crimes des papiers de bourse dans la législation algérienne et comparée. Conformément à ce que stipule le législateur algérien dans le décret législatif 93-10 du 23 mai 1993, modifié et complété dans le but de connaitre les différents aspects de la protection des crimes instaurée par le législateur algérien pour les papiers de bourse. Cette protection assurera-t-elle la transparence et ’intégrité des transactions dans le marché de bourse, en comparaison avec la législation française, anglaise, égyptienne et émiratie pour enfin arriver à suggérer des modifications au législateur algérien, selon le résultat obtenu de cette étude comparée et dans le but d’arriver à une protection optimale du marché des papiers financiers en pleine croissance en Algérie et qui est censé servir d’axe dans le financement économique.

Troisièmement :

Importance du thème

L’importance du thème repose sur le rôle de la bourse dans la vie économique qui devra susciter l’intérêt du législateur algérien à travers une protection criminelle contrairement aux autres thèmes économiques assujettis dans leur majorité à des moyens d’oppression administratifs et commerciaux, ainsi la protection criminelle devient le moyen d’intervention de l’Etat dans les opérations de bourse pour leur bon déroulement.

Il convient de rappeler de l’importance théorique du thème de la protection des crimes des papiers financiers dans la législation algérienne vu qu’il n’a pas été précédemment abordé à cause de l’absence de culture des opérations de bourse dans le système économique algérien, et qui heureusement s’impose de plus en plus.

La nouveauté du thème soulève des questions légales dignes d’étude et d’analyse notamment avec l’absence d’antécédents judiciaires et des études de jurisprudence algérienne dans le domaine, ce qui a rendu l’étude de ce thème compliquée.

Quatrièmement

Méthodologie suivie

Dans mon étude de la protection des crimes des papiers financiers dans la législation algérienne et comparé, j’ai adopté la méthodologie analytique des textes légaux régissant le thème de tous les côtés afin d’exposer le thème et le distinguer de la protection civile et administrative.

J’ai également dans cette étude opté pour la méthodologie comparée par l’analyse de certains modèles de législations étrangères susmentionnés ainsi que les applications judiciaires et les commentaires de jurisprudence y afférents, et ce, dans la but de déduire les recommandations et les propositions qui seraient utiles pour le législateur algérien dans les modifications à venir.

Cinquièmement

Plan

Se présente comme suit :

5-1 : Chapitre préliminaire contenant définition du système légal de la bourse d’Algérie

Organisation et activité

La bourse d’Algérie comme toute bourse dans le monde est sujette à un système légal strict déterminant ses organismes constitutifs et les prorogatives de chacun d’eux. Ce système fixe aussi les mécanismes de l’activité de bourse c'est-à-dire la méthode d’échange de valeurs mobilières dans le marché de bourse.

Il est évident que la bourse est un marché organisé, donc l’échange des valeurs mobilières s’effectue selon des méthodes et des limites fixées par le législateur et la réglementation de l’un des corps de la bourse, une commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse en sus des attributions conférées par la loi à la société de gestion de la bourse des valeurs mobilières et le dépositaire central des titres, chacun en ce qui le concerne.

Il est connu que l’échange à l’intérieur de la bourse ne s’effectue pas directement par les propriétaires des valeurs mobilières mais par des intermédiaires financiers auxquels exclusivement la loi autorise l’échange de valeurs mobilières. La loi et les réglementations promulguées par les organismes de bourse ont fixé les attributions et les droits des intermédiaires financiers.

5-2 Un chapitre contenant les crimes touchant

les règles de fonctionnement de la bourse

La bourse qui n’établit pas de règles strictes pour l’expression financière est caractérisée par des comportements illicites dont l’exploitation d’informations qui n’aurait pas été mises à la disposition du public, dans le but de se faire des gains et éviter les pertes ou ce qu’on appelle le crime du détenteur des secrets de la société, ce que nous abordons dans le premier chapitre. Par ailleurs, certains participants à la bourse font circuler des informations inexactes et fausses sur la situation de ces actions échangées, c’est aussi un comportement criminel qui est connu sous crime de publication de fausses informations qui sera exposé dans le deuxième chapitre.

5-3 Un deuxième chapitre portant sur les crimes touchant la transparence des transactions dans le marché de bourse.   

Vu l’importance de sécurité de paiement dans la bourse, la protection des crimes ne s’est pas limitée aux informations existant à l’intérieur de la bourse des papiers financiers seulement mais elle a été étendue pour atteindre les mécanismes du marché des papiers financiers.

Dans les législations comparées, les formes de cette protection instaurant les règles de la bourse sont multiples et prennent diverses dénominations à savoir : crime d’intermédiaire illégal dans l’échange de valeurs mobilières, crime de l’intermédiaire financier enfreignant le cadre légal dans certaines opérations,  crime d’échange ou emploi illicite de valeur mobilières, crime de manipulation de prix ou spéculation illicite.

Dans la législation algérienne, nous trouvons principalement deux formes de cette protection qui sont : crime d’actes illicites dans le marché de bourse appelé par le législateur la manœuvre dans le marché de bourse et nommé manipulation de prix ou spéculation illicites par la jurisprudence, qui est l’un des plus compliqués des crimes vu que la limite entre ce qui est légal et ce qui est illégal dans la spéculation n’est pas déterminée, ainsi que la multitude des types de manipulation sur le marché qui se caractérisent par la ruse et l’intelligence, ceci sera exposé dans le premier chapitre.

Outre le crime d’actes illicites dans le marché de bourse, nous trouvons aussi le crime d’échange illégal de valeurs mobilières, ce crime est l’une des formes les plus claires d’effraction de règles de la bourse fixées par le législateur et la commission d’organisation et surveillance des opérations de bourse qui se distingue par la non détermination préalable de son aspect matériel par le législateur, une caractéristique propre à ce crime qui sera abordée dans le deuxième chapitre. 

5-4 Le Troisième chapitre comporte la valorisation de la protection des crimes dans la législation algérienne à la lumière de certains modèles de législations européenne et du Moyen Orient :

Nous n’arriverons pas au bout de cette étude de protection des crimes des papiers de bourse dans la législation algérienne que si nous observons de près les expériences de certains pays à instaurer la protection civile du marché des papiers financiers même si nous n’avons pas omis de comparer et de parler de certaines législations dans notre étude dans le cadre de la législation algérienne.

Pour démontrer le niveau de protection des crimes instaurée par le législateur algérien pour le marché des papiers financiers, nous avons choisi d’exposer la protection des crimes adoptée par un système latin et un autre anglo-saxon et nous avons choisi le modèle français pour le premier étant donné qu’il se rapproche de la législation algérienne et pour laquelle il représente une source historique, et le modèle britannique pour le second, afin de déterminer si la protection dans les deux systèmes se ressemble ou diffère.

Dans ce chapitre, nous n’avons pas omis d’exposer la protection civile dans les deux modèles ainsi que dans le reste des pays en voie de développement malgré sa longue expérience dans le marché des papiers financiers, nous avons donc sélectionné le modèle de protection établie par la législation égyptienne et celui de la législation émiratie.

Nous avons conclu dans ce chapitre que le courant omniprésent actuellement tend vers une mondialisation des règles de protection criminelle des papiers de bourse sans tenir compte du système légal régnant car les règles de fonctionnement du marché de papiers financier sont des règles mondiales. Rien n’empêche que la protection mise en place pour cette activité devienne également universelle. C’est à cela que l’ensemble des législations du monde aboutiront selon notre estimation. La grande ressemblance dans le périmètre de la protection des crimes adoptée par tous les pays du monde malgré leurs systèmes légaux différents n’est pas moins significative.

De tout ce qui précède, nous parlerons dans le premier chapitre de la protection civile des papiers de bourse en France et en Angleterre et dans le deuxième chapitre, nous aborderons la protection des crimes des papiers de bourse en Egypte, et aux Emirats Arabes Unis. 

5-5 Conclusion

Elle étale les propositions et les résultats auxquels a conclu cette thèse.

Nous arriverons à la fin de cette étude dans laquelle nous avons abordé la protection des papiers de bourses dans la législation algérienne et comparée, à démontrer les critères du système de protection des crimes adopté par le législateur algérien pour les papiers financiers en comparaison avec les exploits de la législation comparée notamment dans les pays développés qui ont attesté des applications judiciaires diverses. Ces applications ont contribué à la révélation des défauts de législation, ce qui a poussé les législateurs dans ces pays à intervenir et à rattraper les insuffisances à chaque foi que l’action judiciaire découvre une carence dans la législation.

Or, on remarque que la législation algérienne a été modifiée par le décret législatif 10-93 du 23 mai 1993 à deux reprises en vertu de l’ordonnance 10-96 du 10 janviers 1996 et en vertu de la loi 04-03 du 17 février 2003, et nous n’avons pas trouvé les projets préliminaires de ces lois modifiant et complétant le décret législatif 10-93 afin de connaitre les motifs qui ont poussé le législateur à intervenir notamment qu’aucun antécédent judiciaire n’a eu lieu dans ce domaine.

En outre, l’étude a démontré que la législation française par exemple a connu une lacune en matière de la responsabilité pénale de la personne morale des crimes de bourse mais le législateur français l’a rattrapée. Alors que le législateur algérien a préféré suivre toutes les étapes alors qu’il n’était pas obligé de le faire.

Bien que les législations comparées tendent à mettre en place un système idéal de protection des crimes des papiers de bourse, reposant sur l’idée de la perfection législative. Ceci demeure relatif vu que la perfection législative est une idée philosophique plus qu’une vérité effective étant donné que c’est une législation positive.

Les insuffisances dans la législation algérienne que nous avons abordées visent à démontré la faiblesse du système de protection des papiers de bourse afin qu’intervienne .le législateurs algériens pour y remédier.

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